La Maison Ozanam souffle sa deuxième bougie. Deux ans à peine, et des visages changent déjà : certains pionniers, ouvriers de la première heure, passent le relais.
Elle a créé et lancé la Halte des Familles, accueilli les premières familles, reçu inlassa-
blement les mamans qui se présentaient, transmis son expérience des bourses aux vêtements : Anne Huret, des Apprentis d’Auteuil, quitte la Maison pour un autre poste et passe le flambeau à Marie-Laure Pilorge. Les bourses aux vêtements, ateliers cuisine en famille, lotos, café des mamans, rencontres mamans-enfants du mercredi ont de beaux jours devant eux !
Il a accueilli d’innombrables jeunes au CEPIJE, les a accompagnés dans leurs activités, dans leurs sorties et à la guitare ; il a fait merveilles en matière de vidéos : témoignages, teasers, petits films plein d’émotion : Axel Rossignon, animateur photo et vidéo, est parti et laisse la place à la relève.
Recrutée d’abord comme animatrice de KT-loisirs, premier embryon de patronage
dans la paroisse, elle a ensuite été la première directrice du centre de loisirs « Mercredi Ozanam » et a contribué à former de nombreux jeunes animateurs stagiaires ou bénévoles ; de tous les camps, le sourire toujours aux lèvres, aimée des enfants dont elle sait se faire respecter, Mélissa Folly quitte la Maison à l’issue de ses études pour prendre ailleurs un poste à temps complet. Elle passe le flambeau à Chloé Eid, qui était animatrice l’an dernier dans le cadre d’un service civique et qui sera directrice-adjointe de la Maison.
Il a posé deux fois la première pierre de la Maison, a travaillé 7 ans à sa construction avant son ouverture, a mené 76 réunions du comité de pilotage. Rangés dans les placards de la Maison, de gros dossiers, écrits ou annotés de sa main, témoignent du travail abattu : dossiers concernant le financement, les plans, le chantier, la décoration, les achats etc. Le père Olivier Teilhard de Chardin, pêcheur d’hommes et de femmes, a su recruter et motiver une équipe dynamique pour porter, accompagner et promouvoir tous les aspects du projet. Visionnaire, il a voulu une Maison résolument moderne, claire et ouverte sur son environnement ; il a associé au projet différents partenaires experts de l’aide aux familles et de l’accueil des jeunes. En homme de goût qui ne transige pas sur la beauté, il a su faire de la chapelle un lieu harmonieux et dépouillé qui porte à la prière. Enthousiaste, casque sur la tête, il a maintes fois fait visiter le chantier, transformant pour ses auditeurs les murs de béton brut en chapelle, les ouvertures béantes en frise colorée évocatrice de la Bible, tel cagibi plein de fils et de tuyaux en cuisine ou en dortoir pour petits enfants, des pièces pissant l’eau de pluie en bureaux à cloisons amovibles, un espace battu de courants d’air en un accueil aux dimensions d’un navire prêt à voguer sur l’avenir. Et tout s’est réalisé, malgré vents et marées, malgré retards et défauts de construction.
Jamais découragé, même lorsqu’une inondation aux allures de cataracte – baptême imprévu – a causé de sérieux dommages quatre mois après l’inauguration, il nous a fait entrer dans cette Maison que nous avons vue si longtemps sous forme de projections, de panneaux, puis de palissades. Et maintenant qu’elle vit, qu’elle commence à fructifier, il s’en va, laissant à d’autres le soin de la guider et de la faire grandir. Tandis qu’il devient curé de Notre-Dame d’Auteuil, c’est au nouveau curé de Sainte-Marie des Batignolles, le père Alain-Christian Leraitre, que revient le soin de veiller sur la Maison, avec toute l’équipe qui reste.
Ils sont partis, mais leurs noms sont inscrits pour toujours dans les cieux !
Valérie Ranson