Le 15 février dernier, la plupart des bénévoles et animateurs de la Maison Ozanam se sont réunis autour d’un buffet pour remercier Danielle Deslage qui a mis fin à sa mission bénévole de responsable de l’accueil. Depuis l’ouverture en septembre 2015, toutes les personnes qui ont fréquenté les lieux ont été accueillies par son sourire.
Quelques mois plus tôt, en janvier de la même année, le curé Olivier Teilhard de Chardin lui avait en effet confié la mission de constituer une équipe de bénévoles grâce auxquels la Maison pourrait être ouverte de 10h à 18h à tous ceux qui en pousseraient la porte. Mission de recrutement et d’organisation acceptée de grand cœur et accomplie avec succès. Mais l’aventure ne faisait que commencer. Il fallait ensuite fidéliser ces bénévoles et durer dans le temps, jour après jour, qu’il vente qu’il neige, que l’eau inonde le bâtiment par le plafond (en janvier 2016) ou que le chauffage s’arrête (régulièrement)…
La retraite, voilà un mot que Danielle ne connaît pas ! Debout tous les matins malgré ses insomnies pour ouvrir à 10h, elle se présente, parfois clopin-clopant, traînant la patte à cause de ses douleurs récalcitrantes, mais sans oublier jamais ni sa disponibilité à ce qui se présente, ni son sourire, ni son troupeau de clefs qui fait d’elle le Saint Pierre de la Maison. Les vacances ? Jamais – ou si peu – en dehors des semaines de fermeture de la Maison. Le découragement ? Mot inconnu de son lexique. Et pourtant, que d’obstacles ! Il faudrait un téléphone. Attendons un peu ! Un ordinateur ? Patience ! Un ordinateur qui fonctionne ? Un an. Un panneau d’affichage ? 18 mois…
Elle verse bien quelques larmes parfois, quand elle est trop contrariée. Elle ronchonne bi
en un peu, quand trop c’est trop, par exemple quand il lui tombe du ciel du jour au lendemain quatre jeunes stagiaires plus ou moins dégourdies auxquelles il faut trouver des occupations. Mais ce sont l’humour, l’entrain, la joie, les fous rires qu’ont trouvés auprès d’elle les accueillants, quel que soit leur âge. Venus pour accueillir, nous avons tous d’abord été accueillis, écoutés, voire réconfortés par elle avec une bienveillance maternelle. Non sans une certaine autorité, elle a formé au maniement du standard téléphonique même les plus récalcitrants à la technologie ; elle a su exploiter les diverses compétences, nous a entraînés dans d’interminables étiquetages de vêtements pour les braderies de vêtements d’enfants. Toujours partante, malgré la fatigue, pour contribuer à organiser et à assurer les événements de la Maison, elle n’a pas hésité à faire le clown devant les enfants, pour leur plus grande joie.
La Maison était devenue un peu sa maison, elle en lavait même le linge. L’équipe d’accueil était devenue un peu sa famille. Difficile dans ces 
conditions de partir, même quand le poids de la fatigue et des douleurs pesait de plus en plus. Elle a fini par prendre sa décision et par laisser les clés et son équipe à Charlotte, qui la seconde depuis plus d’un an. Comme l’a dit le président de l’association Ozanam, Christian Jean Jarry, lors de son pot d’au revoir : « Aujourd’hui avec ton départ, une page s’est tournée, mais la « Mission » continue et puisque les activités croissent, nous devons nous réorganiser : nous ferons face avec l’aide du Bienheureux Frédéric Ozanam et de l’Esprit Saint. Merci, Danielle ! ».
Valérie Ranson
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